LE VILLAGE DE LOUPIAN
Avertissement!
Si vous préférez garder la surprise, ne regardez pas ces albums avant la visite. Mais mon intention est de donner envie de venir aux hésitantes, à celles qui craignent de trop s’éloigner de leur home et de faire participer celles qui ne le peuvent vraiment pas.
Album : Loupian et la villa gallo-romaine
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Les premières mentions du village proprement dit (LUPIANUM) datent du Xème siècle. Au cœur du village actuel, on peut admirer les vestiges des remparts, le château seigneurial ainsi que quelques façades renaissance.
L’EGLISE PALEOCHRETIENNE
A l’époque où la villa gallo romaine est transformée en un véritable petit palais campagnard, un imposant ensemble religieux (église, baptistère, cimetière) est installé sur le site actuel de l’église Sainte-Cécile près du village.
L’église d’une longueur de 35 mètres est étroitement associée au baptistère. Ce dernier a une forme hexagonale caractéristique de l’époque paléochrétienne où le catéchumène, souvent un adulte, doit s’immerger entièrement dans la cuve. Curieusement, l’église survivra à l’abandon de la Villa au Vème siècle. En effet on trouve une église Sainte-Cécile mentionnée, avec son cimetière et ses jardins, dans un testament du XIème siècle, époque à laquelle se forme le village actuel. Sous la voûte, quatre arcs toriques se croisent deux à deux, comme pour dessiner une schématique croisée d’ogive. Cette décoration qui repose sur des colonnettes en délié ne connaît pas de comparaison, du moins dans le contexte local.
LA CHAPELLE SAINT HIPPOLYTE
(classée Monument Historique depuis 1923)
La chapelle Saint-Hippolyte, datée du XIIème siècle, est un petit édifice roman, probablement associé au château seigneurial.
Le chœur est tout à fait remarquable. De forme polygonale, il est couvert par une voûte en cul de four, réalisée à l’aide de petits blocs rectangulaires assemblés en épis.
L’EGLISE SAINTE CECILE (classée Monument Historique depuis 1949)
Construite dans le courant du XIVème siècle, l’église paroissiale Sainte-Cécile, impressionnante de majesté et de sobriété, est de style gothique languedocien.
Son aspect extérieur a l’austérité d’une forteresse. L’intérieur de l’édifice, par contre, développe une splendide nef aux proportions parfaites.
Deux raisons expliquent l’installation de l’église à l’écart du village de Loupian .
En premier lieu un site religieux existait à cet endroit depuis l’Antiquité (église paléochrétienne).
La seconde raison réside dans la présence du « cami romieu », chemin de pèlerinage faisant de Loupian une étape pour les voyageurs qui y trouvaient une maladrerie et plusieurs auberges. L’église fut proportionnée de manière à pouvoir accueillir les pèlerins en même temps que la communauté villageoise.
LA VILLA GALLO-ROMAINE DE LOUPIAN
Les informations contenues dans ce site proviennent du travail scientifique réalisé par Catherine Balmelle, Iouri Bermond, Henri Lavagne, Jean Laforgue, Marc Lugand, Christophe Pellecuer, Marie Patricia Raynaud, Daniel Rouquette, Katia Turrel, Archeofactory, MST Patrimoine.
Visite guidée de la villa Gallo-Romaine du IVe siècle, ensemble de mosaïques polychromes décorant la résidence d’un vaste domaine agricole et présentées à leur emplacement d’origine, commentaires sur l’histoire du site et de son activité économique.
Pour plus d’infos, cliquez sur la photo du Musée, ci-dessous.

Adresse et contact: 34140 LOUPIAN
Tel: 04 67 18 68 18 Fax: 04 67 18 68 19
Près du village de LOUPIAN, en bordure du bassin de Thau, entre Montpellier et Béziers, le long de la via Domitia, cette Villa Gallo-Romaine dévoile pour vous ses 6 siècles d’histoire.
Ce musée de site est un des très rares exemples français de conservation et de présentation « in situ », il est l’aboutissement de plus de trente années d’études et de travaux qui ont permis de sauvegarder et de présenter au public l’important patrimoine que représentent les mosaïques, vestiges de la Villa Gallo-Romaine des Prés Bas.
Le bâtiment d’accueil permet de présenter l’histoire de la Villa (600 ans d’occupation), et de présenter les mosaïques, qui couvrent une surface de 1 000 m2, et d’explique le fonctionnement et le rôle économique de la villa gallo-romaine qui était avant tout un domaine agricole.
A l’intérieur le public circule sur un réseau de passerelles au niveau du sol puis sur une galerie haute qui permet une vue d’ensemble de la résidence.
Elles présentent un caractère exceptionnel car il n’existe aucune autre villa dans laquelle les influences de deux pays aussi éloignés que l’Aquitaine et la Syrie se conjuguent avec autant de force,
Il est Ouvert toute l’année: du 21 juin au 19 septembre 2005, et du 20 septembre 2005 au 19 juin 2006
Et en Vacances scolaires tous les jours.
La Voie Domitienne (Via Domitia) construite par Cneius Domitius Ahenobarbus reliait l’Italie à l’Espagne. Elle traversait la Gaule Narbonnaise (1ère province romaine en Gaule) en longeant la Méditerranée et son chapelet d’étangs. C’est à proximité de cette artère rectiligne qui passe au Nord de Loupian que l’on retrouve les premières traces d’occupation du site des Près Bas. Trente années de fouilles ont permis de connaître les différentes étapes d’une très longue durée d’occupation (1er siècle avant J.C.- VI ème siècle après).
A l’origine, c’est d’abord une modeste ferme qui s’installe sur les pentes d’un vallon ouvert sur le bassin de Thau et qui prospère rapidement.
Pendant le Haut Empire (Ier – IIème s.) la villa possède une grande résidence patricienne équipée de thermes. La viticulture occupe une place importante dans les activités agricoles de la villa : un vaste chai qui peut contenir 1 500 hl de vin est construit. De plus, à cette époque, la production de vin a nécessité l’aménagement d’un petit port sur les rives nord du Bassin de Thau, ainsi que la création d’ateliers de potiers fabriquant les amphores pour le transport du vin. Ces amphores du type « gauloise 4″ étaient marquées avant cuisson des 3 lettres M A F

correspondant aux initiales des trianomina du propriétaire. A la fin de l’Antiquité, la villa est entièrement reconstruite et la résidence du propriétaire devient un véritable petit palais. Le sol des 13 pièces du rez-de-chaussée est couvert de mosaïques polychromes richement décorées. L’atelier de potiers ne produit plus d’amphores mais de la vaisselle utilitaire
LES MOSAIQUES
Classées Monument historique depuis 1970, elles présentent un caractère exceptionnel car il n’existe aucune autre villa dans laquelle les influences de deux pays aussi éloignés que l’Aquitaine et la Syrie se conjuguent avec autant de force. Cette particularité pourrait s’expliquer par le goût éclectique du commanditaire ou par la volonté de terminer au plus vite le programme décoratif. On sait qu’en théorie une équipe de 4 mosaïstes met un an pour exécuter 500 m² de pavement. A Loupian deux équipes travaillant de concert ont pu réaliser les 450 m² d’origine en 6 mois au minimum, 18 au maximum.
MOSAIQUES AUX SVASTIKASCe pavement, jugé très original par les spécialistes de la mosaïque antique, comprend un tapis central formé d’un méandre de svastikas et une large bordure.
C’est sur cette dernière que l’on trouve ce détail, utilisé pour remplir l’encoiçon d’un médaillon circulaire.
Il s’agit probablement d’un motif végétal composé d’une sorte de marguerite d’où sortent des volutes. Ce détail qui occupe un des panneaux de la bordure, présente un arbuste, peut-être un cep de vigne. La façon de dessiner les feuilles s’apparente au style aquitain.
MOSAIQUE AUX OISEAUX
Cette mosaïque qui appartient à la série Syrienne présente la difficulté d’inscrire un quadrillage géométrique dans une pièce en demi-cercle, d’où quelques maladresses. La trame du quadrillage est faite d’une tresse et son remplissage semble s’épuiser en combinaison de damiers et autres motifs composant des carrés colorés.
Le bandeau situé le long du seuil présente une sorte de rinceau de feuilles à bord festonné agrémenté de vrilles et abritant des oiseaux. D’un point de vue stylistique, c’est dans les mosaïques d’Antioche, du Liban; de Grèce, d’Albanie ou de Turquie que l’on trouve les comparaisons les plus proches.
MOSAIQUES AUX DEUX TAPIS
Composé en deux parties, ce pavement présente des compositions géométriques particulièrement complexes. Le grand cercle est cantonné de carrés remplis de motifs de nœuds et de boucles. Le tapis rectangulaire, qui voit se superposer un réseau de cercles sur un quadrillage, est dessiné sur un des petits côtés de la pièce comme pour marquer l’emplacement d’un lit de repos. Le style Syrien de cette mosaïque est tout à fait caractéristique.
MOSAIQUES AUX ETOILES
Ce pavement présente une composition géométrique stricte fondée sur l’octogone. Il ressemble moins aux mosaïques gallo-romaines qu’à celles du proche orient. A Antioche, à la fin du IV ème siècle ce type de composition connaît un grand succès et certains motifs de Loupian y sont présents comme l’étoile de deux carrés ou le « fleuron diaphane ». Cette densité d’éléments étrangers fait penser que ce sont des artisans Syriens qui ont exécuté ce pavement.
MOSAIQUE AUX OCTOGONES
Le tapis central présente une harmonieuse composition de grands et de petits octogones dessinés par des tresses à deux brins. On remarquera la surprenante variété des motifs : végétaux traités de façon réaliste et stylisés et solides évidés en perspective. Ce pavement, d’influence Aquitaine, offre par la petite taille des tesselles et la palette de couleurs (10 teintes employées) un ensemble d’une qualité remarquable.
MOSAIQUE AUX GAINES D’ACANTHES
Ce pavement est composé d’un tapis central fait d’un quadrillage de cercles sécants entouré d’une bordure végétale.Un enroulement végétal fait d’un rinceau de « gaines d’acanthe », marque le seuil de la pièce. Ici le style est franchement aquitain : les motifs et leur traitement trouvent leur comparaison dans les mosaïques de Séviac, Valence sur Baïsse, Neyrac, Saint-Server ou Pont d’Oly. A noter que l’abside est chauffée par un système d’hypocauste.
MOSAIQUE AUX ARCADES
C’est la plus grande mosaïque de la villa (93 m²) et malheureusement une des plus endommagées. La partie centrale se présente sous la forme de quatre grandes arcades (la croix de U) déterminant quatre carrés aux angles. Le portique et la croix de U représentés sur cette mosaïque avaient peut-être pour but de reproduire la cour à péristyle de la villa et le vaste jardin qui servait aux réceptions pendant la belle saison ; la salle aurait alors été utilisée lorsque le temps était moins clément.
MOSAIQUE DE L’AUTOMNE ET DE L’HIVER
On retrouve dans cette salle le thème des quatre saisons représentées sous les traits de personnages placés dans des médaillons. Ici l’automne est illustré par un personnage masculin dont les traits et la carnation sont d’un extraordinaire réalisme. L’utilisation à profusion de la pâte de verre et de cubes de petite dimension met en lumière le remarquable travail du mosaïste.
MOSAIQUE AUX FEUILLES D’HEDERAE
Mosaïque décorant une des chambres de la résidence. De style orientalisant, elle présente une composition géométrique de quatre cercles inclus dans des hexagones qui déterminent quatre étoiles et un carré central. La mosaïque utilise une palette de couleurs assez réduite, son dessin est peu modelé.
MOSAIQUE AUX PAMPRES DE VIGNES
Le décor surprend par le choix du noir et blanc mais aussi par le foisonnement de feuilles de vigne enroulées dans des arabesques ne respectant aucune géométrie. Contrairement aux autres mosaïques, il n’y a aucune construction, aucune ligne directrice. La façon dont ce thème est traité à Loupian renvoie à des exemples d’Afrique, de Tripolitaine et de Turquie.
MOSAIQUE DU PRINTEMPS
Le thème du décor est celui des quatre saisons, très en vogue à la fin de l’Antiquité. Cette mosaïque est composée de 6 grands cercles bordés de « câbles » en arc en ciel et de tresses. Le médaillon le mieux conservé est celui du printemps, personnage que l’on suppose masculin et coiffé de fleurs. Le nombre des couleurs choisies (on en compte 13) dans une grande variété de matériaux (marbres, calcaires, terres cuites, pâte de verre) est remarquable.
MOSAIQUE AUX CHARDONS
Cette grande pièce est partagée en deux tapis. Dans la première partie, un réseau de tresses dessine un quadrillage régulier rempli de motifs végétaux inscrits dans des médaillons circulaires ou carrés. Le second tapis est structuré par un nid d’abeille. Les hexagones sont remplis une fois sur deux par des motifs comparables à ceux du premier tapis ou par des fleurons aux larges feuilles « cordiformes ». Ici encore l’inspiration Syrienne est de mise.